Lena Dunham, ses secrets pour l’acceptation de soi
En quelques années, Lena Dunham a su s'imposer comme une figure emblématique de sa génération.
Révélation de Girls, la série diffusée sur HBO, qu’elle écrit, réalise et interprète – rien que ça, l’Américaine de 27 ans fait désormais largement entendre sa voix dans toutes les couches de la société. Drôle, cynique – elle est parfois comparée à Woody Allen – , pleine d’esprit et forte de credos décomplexés, Lena Dunham est devenue une it-girl dans son genre, inspirante et engagée. Car outre ses diverses montées au créneau, politiques – elle a appelé au vote démocrate en 2012 – , humoristiques – son compte Twitter est un réel one woman show – , la Hannah de Girls se fait l’incarnation d’une jeune femme forte d’une assurance à toute épreuve, se revendiquant intelligente, drôle et belle, quand bien même elle ne s’intégrerait pas parfaitement aux normes actuellement en vigueur. Et c’est au Marie Claire anglais qu’elle a dévoilé les quelques clés de cette confiance en elle inébranlable, qui pourrait bien servir de déclic à de nombreuses femmes complexées – à tort.
Rares sont les stars à dépasser une taille 36. Une fois sous le feu des projecteurs, nombreuses sont d’ailleurs celles qui entament un sérieux régime, supportant difficilement la pression hollywoodienne et ses diktats tyranniques, oppressants à l’extrême. Seules quelques-unes ont ainsi le courage de refuser de se conformer à un schéma parfois peu humain, sans pour autant le revendiquer parfois. Ainsi, si Amanda Seyfried révélait dernièrement regretter d’avoir souhaité ressembler aux autres à tout prix, Jennifer Love Hewitt déclare encore aujourd’hui prendre soin d’elle sainement, sans s’astreindre à des rituels trop contraignants, tant mieux si ses courbes s’en trouvent conservées. De même pour Kristen Bell, ravie – aussi bien que son mari – de ses rondeurs gracieuses post-grossesse. Mais l’une d’elles pousse la démarche plus loin encore. Sans pour autant revendiquer une lutte contre le modèle dominant l’industrie cinématographique, Lena Dunham est simplement bien dans sa peau, dans son corps, et ce depuis sa plus tendre enfance. Comme une conception individuelle de l’esthétique, sans la ramener à un combat conventionnel, l’actrice/réalisatrice a ainsi confié au Marie-Claire anglais n’avoir jamais douté de sa propre beauté.
Je trouve ça drôle à présent, mais je me rappelle me regarder dans le miroir étant enfant pendant une heure au moins, et me dire « Je suis juste tellement belle. Les gens ont tellement de chance de pouvoir me regarder. » Et bien sûr les choses changent en grandissant, mais je crois m’être attachée à ce sentiment puissant enfantin de lorsque j’étais seule dans ma salle de bain.
Il faut dire aussi que la jeune femme, nullement complexée, donc, n’hésite pas à exposer ses formes dans le show qu’elle a elle-même écrit, ne faisant preuve d’aucune pudeur dans les quelques scènes déshabillées requises dans la narration du quotidien d’une jeune new-yorkaise bientôt trentenaire, jonglant entre vie amoureuse compliquée et déboires professionnels. Un passage obligé dans le réalisme accru des épisodes ordinaires d’une jeune femme d’aujourd’hui. Et cette aisance avec son corps, Lena Dunham l’explique par une éducation très libre, transmise par des parents eux-mêmes dénués de tabous.
Mes parents ont tout deux des attitudes très saines vis-à-vis de leurs corps respectifs mais aussi à l’égard de la variété des choses dénommées belles. […] Ils m’ont aussi fait me sentir belle, et cool, et intelligente. Même dans les moments où j’ai su – et je le sais encore – que mon corps ne se conformait pas aux standards hollywoodiens du corps féminin.
Pas de recette miracle donc, si ce n’est une émancipation de standards surfaits pour une vision au contraire rafraîchissante, éludant la possibilité de complexes quelconques. C’est la clé de l’assurance intouchable de Lena Dunham, et peut-être bientôt celle de milliers de femmes soucieuses d’imposer de nouvelles convictions. Après tout, en tant que voix d’une génération, Hannah Horvath ne pourrait-elle pas mener la voie vers un renouveau des conceptions ?