The Bling Ring le film de Sofia Coppola présenté à Cannes
The Bling Ring était sans conteste l'un des films les plus attendus de ce début de Festival.
Présenté en ouverture de la sélection « Un Certain Regard », il signe le retour de Sofia Coppola sur la croisette, après la débandade générale exprimée à la projection de Marie-Antoinette, il y a sept ans de cela. Plus encore, il célèbre un rôle totalement nouveau pour Emma Watson, révélée par son personnage plutôt intello et conventionnel dans la saga Harry Potter. Associé à un pitch issu d’une histoire vraie, le long-métrage avait donc tout lieu de passionner la critique.
Pour sa cinquième réalisation, la fille de Francis a en effet choisi de se focaliser sur un fait réel, survenu il y a cinq ans dans la jet set hollywoodienne. Un gang d’adolescents fascinés par la célébrité, ses paillettes et son matérialisme ont ainsi traqué sur internet l’emploi du temps des peoples afin de se rendre à leur domicile en leur absence. Leur subtilisant certains biens dans l’optique de s’approprier leur vie fastueuse, prenant pour cible Paris Hilton, Miranda Kerr, Orlando Bloom ou encore Rachel Bilson, les médias leur ont rapidement donné le surnom de « Bling Ring ». Le gang du bling bling.
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La réalisatrice a ainsi opté une nouvelle fois pour l’exploration des facettes de l’adolescence (Virgin Suicides, Lost in Translation, Marie-Antoinette), et les déviances de la célébrité (Somewhere), ses thèmes de prédilection, avec toujours pour fond l’ennui, plus ou moins torturé, au grand dam de la critique lui reprochant souvent une certaine vacuité.
Une fois n’est pas coutume, l’accueil a été positif sans trop d’hétérogénéité, bien que tous les journalistes ne s’accordent sur le fond de l’oeuvre. Si la réalisation est plutôt encensée, certains reprochent à Sofia Coppola un manque de matière sociologique (The Hollywood Reporter), tandis que d’autres soulignent au contraire son aspect délateur intelligent de par une neutralité travaillée et sa fonction de reflet symbolique de son époque (Le Monde, Variety, Télérama). Là où toutes les critiques se rejoignent, c’est sur le niveau bien supérieur de The Bling Ring vis-à-vis de son précédent long-métrage, Somewhere, jugé lui bien trop monotone.
Dynamisme et exposition des travers de l’époque semblent bien être au rendez-vous, une petite revanche donc pour la réalisatrice. En attendant de découvrir le film en salles, le 12 juin prochain, les dernières révélations d’Emma Watson sur la préparation de son personnage ne font qu’accroître notre curiosité de cinéphiles, dévoilant s’être inspirée de la famille Kardashian afin de construire son rôle. Pas sûr que le célèbre clan apprécie, mais nous, si.
C’est sur ces belles paroles que l’actrice s’est présentée en compagnie de ses collègues de tournage Katie Chang, Israel Broussard, Claire Alys Julien et Taissa Farmiga sur le tapis rouge cannois. Tout d’écru et noir vêtu, le casting en imposait de classe, épaulé par une Sofia Coppola fidèle à son chic habituel. Emma Watson avait opté pour une robe Chanel Haute Couture, son bustier très raccord avec la robe entièrement rebrodée de sequins noirs Louis Vuitton de son aînée. Un sans faute, sur red carpet autant que sur grand écran.