Alber Elbaz refait parler de ses opérations spéciales.
Le designer, connu pour ses esquisses raffinées et régressives, à la tête de la direction artistique de la maison Lanvin depuis plus de dix ans, met une nouvelle fois ses fameux croquis au service d’une grande orchestration mode. Après avoir habillé les mascaras Lancôme et sacré ses ballerines fétiches en un court-métrage, le plus célèbre des Alber réédite les modèles phares de lunetterie de la griffe parisienne déjà centenaire en les parant de nouveaux coloris, et, bien sûr, de ses incontournables illustrations.
Bois de rose, violettes, écailles, noires, cannelles, les montures papillons et géométriques sont revisitées dans leur exubérance. Un changement mineur ? Pas si l’on en croit leurs branches, décorées sur l’intérieur. Distillés de la patte inimitable du créateur, des visages d’inspiration ludique, encrés de noir et blanc sur la face interne des montures aux tonalités revues. On y reconnaît même sa propre caricature, identifiable à son noeud pap’ rouge et ses propres lunettes rectangulaires, comme une mise en abyme malicieuse.
Espiègles et empreintes d’une rare fraîcheur, les modèles requièrent une dépense paradoxalement colossale. Nous situant à 225 euros de passer un été des plus rigolos.