Au Festival de Cannes, Léa Seydoux transforme l’essai
Elle avait déjà été nominée trois fois aux César.
Elle avait déjà reçu le prix Chopard du meilleur espoir féminin au Festival de Cannes 2009, avait été retenue parmi la sélection des Talents à son édition 2007. Cette année, elle avait deux films en compétition. Elle, c’est Léa Seydoux. A 27 ans, elle est une habituée des cérémonies de récompenses du septième art français. Et si cela ne faisait que commencer ?
Venue présenter Grand Central, de Rebecca Zlotowski, sous la direction de laquelle elle avait déjà explosé dans Belle Epine, dans le cadre de sa nomination Un Certain Regard, et La vie d’Adèle, long-métrage d’Abdellatif Kechiche, récompensé de la Palme d’Or 2013, laquelle lui a aussi été personnellement attribuée, Léa Seydoux n’est pas passée inaperçue. Protagoniste de deux puissants rôles, tantôt femme fatale mariée débauchant un jeune arrivé dans une centrale nucléaire, tantôt artiste aux cheveux bleus entamant une liaison lesbienne, elle en impose de justesse, d’authenticité, de capacité de transformation.
Léa Seydoux se moule en ses personnages, en vrai caméléon, est capable d’interpréter la Belle de La Belle et la Bête de Christophe Gans, dont la sortie est prévue pour février, Loulou de la Falaise dans Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello, ou la soeur de Charlotte Gainsbourg dans Trois Coeurs de Benoît Jacquo, et de tourner pour Wes Anderson dans The Grand Budapest Hotel, elle qui a déjà appréhendé des tournages en compagnie de Quentin Tarantino, Woody Allen, ou encore Brad Bird et Ridley Scott. Celle qui se faisait remarquer en 2008 dans La Belle Personne de Christophe Honoré est cinq ans plus tard aussi bien à l’affiche des plus grosses productions américaines que des comédies et films indépendants nationaux.
Mais le show Léa Seydoux ne se passe pas que dans les salles. Sa beauté franche, transcendant tous ses rôles, ses traits authentiques reconnaissables entre mille séduit aussi bien les réalisateurs que la haute-couture. Egérie Prada, Léa Seydoux a scié les journalistes mode durant tout le Festival avec ses robes parfaites et pleines de personnalité. Le 18 mai, elle s’est présentée en Louis Vuitton, dans une robe bustier bleue dégradée au bas sequiné, s’accordant si bien avec le bordeaux de son rouge à lèvres et de sa manucure. Le 23 mai, pour la projection de La Vie d’Adèle, c’est avec son chignon de danseuse haut placé et ses boucles d’oreille émeraudes si adéquates en association avec sa robe noire en satin qu’elle a ébloui la Croisette. Pour le photocall de Grand Central, c’était en Valentino que Léa Seydoux rayonnait de sa mine rosée illuminée par sa robe imprimée. Hier, pour la cérémonie de clôture, c’est sur le chic intemporel du noir et blanc avec le détail d’une fine ceinture soulignant sa taille qu’elle avait misé.
Talentueuse aussi bien dans l’expression de sa passion cinématographique que dans ses choix remarquables sur tapis rouge, toujours, comme pour ses apparitions dans le septième art, empreints de sa personnalité marquée, Léa Seydoux joint à ces qualités celle d’une femme engagée. Luttant pour le retour à l’autonomie des femmes sénégalaises victimes de violences, elle a collaboré avec Claudie Pierlot et la Maison Rose à la commercialisation de bracelets artisanaux réalisés par leurs petites mains. Léa Seydoux est passionnée, vraie, transpose son authenticité dans tout ce qu’elle entreprend, et nous ne voyons pas pourquoi son destin exemplaire cesserait un jour d’être acclamé.