Eddy de Pretto : 11 cyberharceleurs écopent de prison avec sursis
Onze des auteurs de harcèlement en ligne ont écopé de trois à six mois de prison avec sursis.
Lundi 12 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines de 3 à 6 mois de prison à l’encontre de 11 personnes ayant harcelé en ligne Eddy de Pretto après un concert en juin 2021 dans l’enceinte de l’église Saint-Eustache, à Paris.
Le chanteur y avait interprété un titre traitant de l’homosexualité, ce qui lui avait valu une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux. Six prévenus ont été relaxés.
« Crève en enfer sale chien »
Parmi les quelque 3 000 messages qui lui avaient été adressé après son concert, certains était violents : « Crève en enfer sale chien et ce n’est qu’une question de temps », « la hache pour toi », ou encore « le manque de respect de la maison de Dieu, c’est coupage de tête ».
D’autres messages étaient à caractère homophobes : « Gigantesque fiotte », « truc de dégénérés », « bouffeur de queue »…
« Une nouvelle pierre à l’édifice jurisprudentielle »
Me Lémery, m’un des représentants d’Eddy de Pretto, a déclaré à la presse :
Le tribunal rappelle qu’on ne peut pas impunément se livrer au lynchage numérique d’une personne dont les engagements publics, l’orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur de heurter certains extrémistes.
L’avocat a fait le souhait que la décision qui venait d’être rendue constitue « une nouvelle pierre à l’édifice jurisprudentielle dans la lutte contre les discriminations et le harcèlement de meute sur Internet ».
Le témoignage d’Eddy de Pretto
Ce qui revient souvent dans les profils, différents, des prévenus, c’est l’attachement au catholicisme. Ils disent s’être sentis « humiliés » par le terme de « sodomite » exprimé par le chanteur.
Pendant les audiences, Eddy de Pretto avait voulu partager l’effet de ces très nombreux messages sur sa vie quotidienne : « J’ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (…) des troubles dépressifs, je n’arrivais pas à comprendre cette violence ».
Sur Twitter, l’artiste de 29 ans s’est exprimé suite au verdict :
Aujourd’hui c’est une ferme décision qu’a rendue la justice fr. Pour mon préjudice personnel d’une part mais aussi contre le cyber-harcèlement, et toutes les formes de discriminations sur les RS. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir mais nous sommes sur la bonne voie.