Beatles : quand l’intelligence artificielle crée de “nouveaux” morceaux
Plus d'un demi-siècle après la séparation des "Fab Four", l'intelligence artificielle bouleverse la plupart des fans.
Voix de Paul McCartney rajeunie, “participation” de John Lennon dans un morceau du même McCartney… L’intelligence artificielle (IA) impressionne par sa capacité à créer, même artistiquement.
Et les Beatles, mythiques parmi les mythiques de la culture populaire, n’y échappent pas, et cela pose des questions tant au niveau légal que moral, déontologique.
“C’est très émouvant”
Un exemple ? Grow Old With Me, qui est l’une des dernières chansons écrites par John Lennon, a été recréée par l’intelligence artificielle nommée “Dear Lims”.
Choeurs, qualité de son perfectionnée, Paul McCartney débarquant pour chanter… Tellement réaliste que la plupart des internautes les découvrant en ont le souffle coupé. L’un d’eux commente : “Lorsque j’entends cela, je deviens fou. Je commence à pleurer”. Et la séparation des Beatles l’ayant laissé sur sa faim, il déclare encore : “Quand on les voit réunis artificiellement, mais de façon convaincante, grâce à l’intelligence artificielle, c’est très émouvant”.
Un outil pas du tout démocratisé
Seulement, tout un chacun n’est pas capable de ce genre de prouesse. Il ne suffit pas de demander à une IA “crée une chanson à la Pink Floyd”, par exemple. Zohaib Ahmed, à la tête d’une société spécialisée, Resemble AI, explique à l’AFP :
Je pense qu’il n’y a encore qu’une très petite partie de la population qui peut accéder à ces outils, ajoutant qu’il faut lire dessus, avoir le bon ordinateur, et tout assembler.
Si l’IA montre une capacité folle à imiter, elle reste encore loin de l’Homme en ce qui concerne la création, comme l’explique Patricia Alessandrini, compositrice et enseignante à Stanford :
Il n’y a vraiment aucun risque que cela remplace la riche histoire de l’art et de la culture créée par des humains.
Quid des droits d’auteurs ?
Légalement maintenant, que dire ? Le temps ne devrait plus être long avant que nous soyons en capacité de faire muer notre voix en celle de nos artistes favoris.
Marc Ostrow, avocat spécialisé dans ces questions, estime que la musique générée par IA est une “zone grise”. Des droits peuvent être réclamés par les artistes, et les labels. Seulement, les créateurs de contenus qui se servent de l’IA peuvent se réclamer du concept juridique de “fair use” (“usage raisonnable”), sorte de clause d’exception.